À l’approche des Jeux Olympiques de 2024 à Paris, découvrez comment le sport peut favoriser la transition écologique. Les JO de Paris 2024 viseront à maîtriser leur impact environnemental avec une empreinte carbone réduite de moitié par rapport aux éditions précédentes. De plus, 95 % des infrastructures sont déjà existantes. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 s’efforcent de mettre en œuvre des solutions durables pour minimiser leur impact sur l’environnement.
Le sport, acteur écologique en devenir ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le sport joue un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique. D’abord, il sert de relais pour les grandes causes. De nombreuses personnes sont touchées par le sport : près de 30 millions de spectateurs en France pour la finale de la Coupe du Monde de football 2022, environ 12 millions aux États-Unis pour les Finals de basket la même année. Avec une audience aussi large, les compétitions sportives ont un rôle clé dans la sensibilisation écologique.
Elles ont aussi un intérêt direct à le faire. Selon le rapport de WWF France intitulé « Dérèglement climatique : le monde du sport à +2°C et +4°C », la pratique du sport sera compromise avec le changement climatique. Certaines disciplines en souffrent déjà : le ski et autres sports hivernaux doivent chercher la neige plus haut, plus loin, au détriment des petites stations qui se meurent. Le rapport est sans appel : même les joggers auront du mal à courir si la température augmente. Pour rappel, au-delà de 32°C, faire du sport peut être dangereux pour la santé, et aujourd’hui, 32°C est une température assez commune. Le sport a donc tout à gagner à militer pour préserver l’environnement et réduire le réchauffement climatique.
Le sport, acteur polluant ?
Paradoxalement, le sport est également un acteur polluant et loin d’être éco-responsable. Le principal point noir est le transport : les voyages des spectateurs et des joueurs sont responsables de 65% des émissions de CO2 du secteur. Plus il y a de spectateurs, plus ces émissions sont fortes, comme le montre un rapport du Shift Project publié en mars 2024.
En dehors du transport, les infrastructures sportives ne sont pas conçues pour être éco-responsables. La construction de stades climatisés au Qatar pour la Coupe du Monde de football 2022, la rénovation de stades existants et l’entretien général de ces structures ont un coût écologique conséquent.
Un autre problème écologique du sport est la pollution morale. Les messages véhiculés par les organisations sportives sont souvent problématiques. Souvent, les grandes compétitions sont sponsorisées par des entreprises à la réputation écologique douteuse. Par exemple, la Coupe d’Afrique des Nations est financée par Total Energies, connue pour ses exploitations polluantes et peu respectueuses des populations locales. Ces associations avec des acteurs polluants renforcent l’idée que l’écologie est secondaire par rapport au profit.
Malgré cela, certaines instances sportives tentent de s’engager. Par exemple, pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, un cahier des charges ambitieux avait été établi avec le WWF et Biorégional, promettant zéro émission de CO2, zéro déchet et une gestion durable de l’eau. Cependant, le bilan a été loin des promesses initiales. Ces échecs soulignent le travail qu’il reste à faire pour rendre le sport plus éco-responsable.
Que faire pour assurer la transition écologique du sport ?
Plusieurs initiatives émergent pour rendre le sport plus vert. Un rapport de l’Observatoire du sport populaire pour le canton de Vaud en Suisse indique que la transition écologique implique le renforcement des transports publics vers les infrastructures sportives, le soutien à la mobilité douce, la rénovation des infrastructures existantes, la création d’infrastructures en extérieur et la remise en question des logiques consuméristes dominantes.
Différents acteurs proposent d’accompagner les instances sportives dans cette transition : Football Ecologie France pour le football, Mountain Riders pour les espaces de montagne, ou encore Match For Green avec la Fédération Française de Rugby. Ces associations aident et sensibilisent les organisations sportives à adopter des pratiques plus vertes.
L’objectif est aussi d’utiliser le sport comme outil de sensibilisation écologique. Des initiatives comme The Climate Workout, inspirées de la Fresque du Climat, visent à sensibiliser aux enjeux environnementaux par des ateliers sportifs. En voyant le sport comme vecteur d’unité et de bien-être, ce projet permet de lier sport et climat dans un cercle vertueux.
Paris 2024 vise à diviser par deux l’empreinte carbone des Jeux en se basant sur les éditions précédentes. 95 % des sites utilisés seront temporaires ou déjà existants pour éviter la construction de nouvelles structures superflues. De plus, la qualité des eaux de la Seine s’améliore progressivement, permettant potentiellement la baignade pour les épreuves de natation.
Industrie planétaire, la pratique sportive contribue aux dérèglements climatiques. Cependant, la plupart des grands évènements sportifs adoptent aujourd’hui une ambition environnementale pour s’inscrire dans une ère plus durable. Dans ce contexte, associer le sport aux démarches de protection de l’environnement s’impose naturellement et témoigne d’une prise de conscience croissante dans le secteur. Cela se manifeste par la signature du cadre « Sports for Nature » par 23 associations sportives, organisé autour de principes de protection, de restauration, de compréhension et d’éducation.